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COMPAGNONS
En 1949, L’abbé Pierre fonde le Mouvement Emmaüs nommé ainsi en référence à Emmaüs, village de Palestine. Au démarrage, le siège est une auberge de jeunesse internationale située à Neuilly Plaisance. Lucie COUTAZ, sa secrétaire et son soutien pendant la Résistance, l’accompagne dans cette aventure.
Hiver 1954, c'est dans un contexte déjà très dur marqué par une grave pénurie de logements, que survient un des hivers les plus rigoureux qu’ait connu la France. L’abbé Pierre lance sur les ondes son célèbre « Mes amis, au secours… Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à trois heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant-hier, on l’avait expulsée. »
Cet appel déclenche l’ « insurrection de la bonté ». Des dons de matériels et d’argent arrivent en très grande quantité. Le mouvement est lancé ! L’association Emmaüs et la société HLM Emmaüs sont créées et de nombreuses communautés et comités d’amis vont naître un peu partout en France.
Lorsqu’il le créé, l’abbé Pierre souhaite que le mouvement disparaisse au plus vite, car, dans son esprit, celui ci sera bientôt inutile…
Nous sommes en 2020, 60 ans plus tard. Et Emmaus existe toujours… les visages de la pauvreté ont changé, les formes de misère aussi. Les nécessiteux sont chaque année plus nombreux et rien ne semble être fait pour inverser la tendance. Emmaüs est toujours au poste avancé dans la guerre contre cette misère et continue de venir en aide aux nombreuses personnes qui viennent pour réclamer de l’aide.
Mais cette misère, on la connait mal, on l’appréhende mal. pourquoi? Dans un premier temps, elle n’a pas une forme unique, elle revêt une infinité de d’apparences, il y a autant de misère que d’histoire individuelles, chacun vient avec un parcours de vie qui l’a amené ici.
Quand on en parle dans les médias ou la société, on l’imagine comme une masse informe, agrégat de toutes les misères du pays et qui se meut et existe comme un individu unique.
Bien sûr, la réalité est toute autre. Mon but, ici, est de montrer un visage que l’on ne voit ni n’entend.
La communauté de Longjumeau est fondée en 1973, à l’initiative d’un couple: Madeleine et François Trouvat et de Hervé Teule. La communauté grandit vite et en 1985 elle s’installe dans le château de Chambourg.
Aujourd’hui cette communauté est la plus grande de France, elle compte plus de 60 compagnons qui travaillent, mangent, dorment, vivent sur place.
J’ai rencontré la communauté à l’occasion d’un tournage. J’ai été frappé par plusieurs choses: La première à été la gentillesse et la bienveillance de tous les compagnons que j’ai rencontré et qui ont fait preuve d’un sens de l’accueil dont j’ai rarement été témoin.
La seconde à été de découvrir au fur et à mesure des conversations avec les gens les parcours de vie et les épreuves que chacune de ces personnes à traversé. Dur, éprouvant, injuste, tous ces parcours sont incroyables et méritent tous d’avoir la chance d’être rapporté au plus grand nombre.
La troisième et la plus importante est la communauté. Dans ce lieu, une soixantaine de personnes travaillent ensemble au quotidien, mangent tous les midis ensemble se côtoient chaque instant et tout semble se passer dans une harmonie quasi-parfaite. Ici on fait fi des différences, du passé, des opinions de chacun et on vit ensemble.
Comme si un esprit de corps prévalait sur tout le reste.
Est né alors en moi l’idée de suivre la vie de cette communauté et de ses compagnons, dont voici certains des visages.

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